METHODE PYE-KO KAN-3®
Nouvelle méthode, nouvelle médecine, en tous les cas la méthode Pyé-Ko Kan-3® plonge ses racines dans l'acupuncture et ses points réflexothérapiques, associés à un art de l'écoute et du toucher en manupressure, la main étant le vecteur essentiel de la relation.
Cette relation intéresse le pied pour deux raisons : il est le siège de séquelles chirurgicales ou de douleurs rebelles et récurrentes qui résistent aux traitements cliniques, mais il est aussi en lien avec les principaux organes (foie, vessie, rein, estomac...) dont les dysfonctionnements ne peuvent être séparés d'une approche globale de la personne.
«Frustrée par mon impossibilité à gérer certains cas, avec pour seul outil la réflexothérapie, j'ai fait évoluer ma pratique vers une relaxation que j'ai appelée active puis vers la manupressure.
J'ai pu observer que des pressions légères sont tolérées et aussi percevoir tactilement que malgré la douleur toujours sous-jacente, des points précis (en partie sur le dessus du pied) me permettent d'accéder à un soin précautionneux. Ces points traduisent des impacts de tensions ou de relâchements, ainsi que des nuances thermiques, chaudes et/ou froides. J'ai été interpellée par les manifestations que ces points contenaient ou produisaient, puis par le soulagement délivré.
Après vérification dans différents ouvrages d'acupuncture que ces points étaient existants sur les méridiens parcourant le pied, je me suis intéressée à la nomenclature concernant chaque point, notamment sur tout le corps. Je les ai classés par familles, étudiant quelles en étaient les propriétés. Et, après analyse globale, le constat a révélé que ces points sensibles étaient logés sur les méridiens tendons, ainsi nommés par les acupuncteurs orientaux, et appelés méridiens musculaires ou ligamentaires par les acupuncteurs occidentaux.
Ma pratique, même si elle peut s'apparenter à des techniques d'acupuncture, reste avant toute chose une pratique tactile qui se fonde sur les caractéristiques du point nommé, sur le ressenti qu'il peut délivrer et, de fait, se détache des règles de fonctionnement en acupuncture, quelles que soient leurs écoles de référence.
Ce travail au plus profond de l'intime du pied s'inscrit dans une relation d'écoute et de partage avec mes patients. Il a pour but la restauration et la restitution de leur potentiel actif et positif afin de soulager leur douleur.
Mes recherches trouvent leur quintessence dans la méthode originale Pyé-Ko Kan-3®.»
Pyé signifie pied en langue créole.
Ko Kan est un mot japonais se rapportant au point 2 du méridien du Foie : Circulation-Guérison. En chinois, le point 2 Foie a pour nom Xingjian qui signifie « circuler entre ou Circulation-Guérison ». Il est constitué par le préfixe xing (marcher, suivre un chemin, circuler) et le suffixe jian (interstice, entre deux choses, qui anciennement signifiait guérir).
Selon Ailian Pan : « Le point xingjian se trouve à l'extrémité du pli de la commissure des premiers et deuxièmes orteils. Son nom suppose que le Qi circulerait entre ces deux orteils. En chinois ancien, le caractère jian avait aussi le sens de « guérir. La puncture de ce point guérit en faisant circuler le Qi. C'est donc un point » Circulation Guérison ». Il s'agit du deuxième point Shu antique du méridien de Foie, point dit de jaillissement qui correspond dans le cadre des 5 éléments au point Feu et qui est donné pour les maladies fébriles liées à certains agent pathogènes, en précisant que le point Jing, Xie ou Xing (de la source), ruisselet de zu jueyin Foie, correspond à l'élément Feu.
En japonais, je vous livre la traduction des « Kanjis » (faite en 2016) par mon amie Catherine Fugiwara qui vit au Japon. Le signe « ko » signifie « aller » en japonais et le signe « kan » signifie »entre », si l’on prend les deux signes séparément, mais si on les accole pour former un mot, la prononciation en japonais devient « gyokan » qui signifie « lire entre les lignes ». Le premier idéogramme du mot qui signifie « échange » en japonais, considéré seul, signifie « échanger » et le deuxième qui est le même qui signifie « entre », donc, en fait le mot « kokan » signifie littéralement «échanger entre » et « gyokan »(pictogramme de ko kan signifie « lire entre les lignes ».
3 correspond au nombre symbolique de la trinité qui trouve ici son expression à travers le triptyque : corps, âme, esprit.
S'il fallait traduire dans notre langue l'expression Pyé-Ko Kan-3®, la formulation Pied - Circulation Guérison - Corps, Ame, Esprit serait la plus appropriée.
Dans le livre "Le pied, manupressure au coeur de la douleur", la méthode Pyé-Ko Kan-3® appliquée à l'intime du pied a permis l'ancrage, l'observation et la vérification du bien fondé de ses acquis pour permettre une extension et sa pertinence au corps entier.
En acupuncture, le corps est sillonné par douze Méridiens Principaux et deux Vaisseaux Merveilleux Tou Mo et Jenn Mo, maîtres des autres huit Merveilleux Vaisseaux, avec leurs points spécifiques Tendino-Musculaires. Les douze Méridiens Principaux (MP), certains partent, d'autres aboutissent aux pieds et aux mains, le Vaisseau Gouverneur Tou Mo) circulant sur la face postérieure et le Vaisseau Conception (Ren Mo) circulant sur la face antérieure du corps. Les deux seuls Vaisseaux Merveilleux, qui relient le périnée à la tête, possèdent des points propres.
Le docteur Georges Willem écrit : "Sur ces vecteurs énergétiques, en relation avec les organes et les entrailles, eux-même classifiés en cinq éléments, on considère les Méridiens Tendino - Musculaires ou MTM, comme un système de liaison superficielle et périphérique des Méridiens Principaux ou MP. La réunion entre le Méridien Principal et son Méridien Tendino - Musculaire s'effectue là où il n'y a pas de profondeur possible. "
Soulager la douleur, la souffrance
Valoriser une approche pluridisciplinaire Proposer une nouvelle alliance thérapeutique avec le patient comme une personne singulière A travers un processus original : Pyé-Ko Kan-3®
"Il m'a paru essentiel de traiter cette approche énergétique et spirituelle par une représentation globale du corps avec l'apport des points Tendino -Musculaires de tous les Méridiens Tendino - Musculaires et des deux Vaisseaux Merveilleux Tou Mo et Ren Mo.
Les 106 points Tendino - Musculaire du corps constituent un reflet global de l'être sur le plan ontologique (Ciel Antérieur) et sur le plan énergétique (Ciel Postérieur).
J'associe au point Tendino - Musculaire le rapport au yin et au yang, au calendrier du temps et de l'espace, aux 4 points cardinaux, à leur direction et à leur point de conjonction, à la saison, au cycle quotidien, à l'énergétique différenciée des phases lunaires, à Ming Men, " Porte de la Destinée ", à la contribution majeure du rôle et du fonctionnement du Triple Réchauffeur ou Trois Foyers et de Xu Li.
Chaque point TM, quelle que soit sa position dans le corps, reflète la diffusion de l'énergie du coeur, par les fonctions de relation et de nutrition qui le constituent. Le coeur, placé au Centre, est animé par le Souffle, nourri par la Nature et inspiré par la philosophie du vivant.
"L'homme, situé entre nature et culture, acte par ses intentions et ses valeurs ses mouvements dans l'espace et le temps qu'il traverse et qu'il anime. Sa sensorialité, ses émotions caractérisent sa vie, ses pensées et sa relation à lui-même et au monde. Dans son corps de chair et dans l'altérité, l'homme, être cosmique, peut ressentir le dedans du dehors..... L'organisme humain, corps vivant et sensitif porté par l'axe vertébral articulé, est miroir de l'Univers. L'esprit s'allie au corps et à la psyché, le Souffle accompagne le dialogue intérieur, le sens du Vide et de l'intériorité. La mémoire de l'événement du réel dans la ressource intime est nichée au fond du puits, là où l'embryogenèse a pris racine. Elle éclaire et suggère ce mouvement de l'énergie initiale, souffle inspiré, irriguant le coeur-esprit de l'Homme par le langage du silence en soi. "
UN CAS DE NEVRALGIE DE MORTON:
La névralgie de Morton est une souffrance provenant d'un nerf digital plantaire en regard des têtes métatarsiennes. La névralgie est la conséquence de plusieurs conditions mécaniques qui ne sont pas systématiquement associées. Le diagnostic reste résolument clinique.
La douleur est située sur le trajet présumé du nerf digital plantaire, entre les têtes métatarsiennes, le plus souvent dans le 3e espace. Le névrome peut être trouvé dans le 2e ou le 3e espace, plus rarement le 4e espace. C'est une neuropathie interdigitale, favorisée par les contraintes d'une anatomie anormale et par des troubles architecturaux du pied et des anomalies de l'avant-pied comme l'insuffisance du premier rayon, un pied-plat ou au contraire un pied creux.
Le cas clinique de Madame R.
Le chirurgien en médecine et chirurgie du pied m'adresse Madame R. « Opérée d'un névrome de Morton, 3e espace inter-métatarsien (intercapitométatarsien) du pied gauche, elle souffre de métatarsalgies statiques. » Malgré une intervention et des suites simples sur le plan orthopédique, elle se plaint d'avoir eu mal longtemps et ne se sent pas soulagée. Elle signale que par sa nature sensible, elle réagit à chaque intervention, fût-elle bénigne.
Durant l'anamnèse, Madame R. âgée de 58 ans, signale son cancer du sein en 2000. Une pathologie qui exige, selon le Dr. Bérengère Arnal 1 : « une surveillance indispensable d'année en année pendant plus de 25 années ». Madame R. a subi une mastectomie du sein gauche, le curetage de la chaîne ganglionnaire du bras, une cure de chimiothérapie et des séances de radiothérapie. Elle ne s'exprime pas sur la perte de son sein. Elle ne précise pas si elle a fait le choix d'une reconstruction mammaire.
Madame R. décrit sa douleur comme étant aiguë, quelquefois fulgurante, dans l'avant-pied gauche, vers les articulations métatarso-phalangiennes. La douleur irradie vers le 2e, le 3e et le 4e orteil. La douleur n'est pas localisée selon elle sur un point fixe. Elle souffre nuit et jour, elle ne supporte plus le drap sur ses pieds et remet le cerceau pour surélever le drap. L'effleurement du tissu sur la peau de son pied est insupportable. La journée, elle est incapable de porter des chaussures fermées. En position debout, elle sent des tensions et des crispations pénibles, avec une douleur persistante qui lui vrille les nerfs.
Sur les indications de son chirurgien, Madame R. porte des chaussures larges associées à une semelle correctrice des points d'appui.
L'infiltration qu'elle a subie a apporté un soulagement sur le plan œdémateux et inflammatoire. Les séances de kinésithérapie l'ont bien aidée dans sa rééducation. Néanmoins, elle souffre de douleurs récidivantes et handicapantes.
Le traitement de Madame R. selon la méthode Pyé-Ko-Kan-3®
Bien que la névralgie de Morton soit la résultante de plusieurs conséquences mécaniques : insuffisance du 1er rayon, un pied-plat, ou un pied creux, dans le cas de Madame R., je lis le compte-rendu post-opératoire du chirurgien. Le diagnostic de contrôle confirme que les plans chirurgicaux et orthopédiques comportent des résultats satisfaisants. Chez Madame R. la douleur récurrente et psychogène nous induit à prendre en compte d'autres interactions.
Nous savons que la douleur psychogène n'est pas une souffrance psychique 2 mais une douleur localisée dans le corps dont l'origine est psychique . L'algie psychogène, liée à la mémoire de l'inconfort du « j'ai mal », est elle aussi connectée à toutes nos mémoires personnelles, événementielles, traumatiques, etc. En réaction à la douleur, il peut y avoir un état anxio-dépressif. Le nerf digital plantaire entre les têtes métatarsiennes est douloureux.
Tout d'abord nous observons l'impact de ce névrome de Morton et la métatarsalgie statique en réflexothérapie plantaire, puis en manupressure selon la méthode Pyé Ko Kan 3® : Quelles sont les relations de correspondance et quelles sont les possibilités de soulagement de la douleur ?
Dans un second temps nous observons la topographie de la zone du sein sur le pied. Pour émettre des hypothèses, nous nous référons au rapport analogique crâne-sacrum : le crâne comporte 28 os, le pied comporte 28 os, sésamoïdes inclus. De ce rapport cranio-sacré, il en découle un principe de verticalité et les multiples actions qui peuvent s'y rapporter, notamment en psychosomatique.
Les zones réflexes du pied sur la face dorsale et sur la face plantaire, sur lesquelles se situe la névralgie (ici sur le pied gauche) sont en correspondance avec les zones réflexes des glandes mammaires, des ganglions axillaires, du système cardiovasculaire, zone cœur, plus exactement du péricarde, avec le système respiratoire, les voies lymphatiques supérieures et aussi avec une partie du système digestif.
Sur la Cartographie plantaire 2004, nous observons la partie du pied illustrée en vert turquoise, zone de référence sur le pôle émotionnel et rythmique. A partir des informations communiquées par la patiente relative à son cancer du sein, nous pouvons prendre en considération que cette zone réflexogène peut être sensibilisée par cet épisode traumatique du cancer.
Concernant le névrome de Morton et la douleur décrite par Mme R. dans sa localisation, soit les 2e, 3e et 4e rayons concernés, nous observons le passage des méridiens d'acupuncture sur ces parties comme le méridien d'estomac et son canal parallèle, le méridien de la vésicule biliaire.
Dans d'autres cas de Morton où le premier rayon est considéré, j'observe les méridiens de foie, de rate et de rein. Dans le traitement de Madame R., je prends en considération d'autres points tendino-musculaires localisés sur le pied : FOIE 1 TM (élément Bois), VÉSICULE BILIAIRE 44 TM (élément Métal), RATE 5 TM (élément Métal), ESTOMAC 45 TM (élément Métal), ESTOMAC 41 TM (élément Feu), REIN 1 TM (élément Bois), REIN 2 TM (élément Feu).
Les points du méridien de Rate 2 et 3 qui ne sont pas des points tendino-musculaires sont également observés. La particularité de ces points permet d'approcher un traitement énergétique pour renforcer l'immunité psychique et psychologique en complément à la dynamique de ressource apportée par le vecteur énergétique Xu li, par son trajet sur le 3e orteil.
Ce traitement du névrome de Morton associé à l'observation de la pathologie du cancer du sein a apporté du soulagement à Madame R.
(1) Pr Joyeux Henri, Dr Arnal Bérengère, Comment enrayer « l'épidémie » des cancers du sein, Collection Écologie Humaine, F.-X. de Guibert, Paris - 2007 (p. 389).
(2) Voir p. 63 (chap. 5) : Une douleur plurielle : physique, psychique et psychogène.
La myoaponévrosite plantaire, dénommée aussi aponévropathie proximale ou épine calcanéenne, est une atteinte au niveau de l'insertion de l'aponévrose plantaire sous le bord interne du talon, tubérosité postéro-interne du calcanéum. Il s'agit d'une atteinte des muscles intrinsèques de la plante du pied, adducteur du gros orteil et court fléchisseur plantaire.
La cause de la douleur résulte souvent d'un pied creux et pied valgus, ou des deux associés. Il est important de consulter en médecine du pied et en podologie pour le diagnostic et la correction des troubles statiques.
Le Dr. Rocher, le Dr. Giraud et le Dr. Gandon de l'Institut Aquitain du Pied, précisent, dans le document d'information au patient intitulé « Comment faire sa propre rééducation du pied » :
« La plante du pied c'est la zone capitale, c'est celle que vous devez travailler en priorité; en effet, elle est très riche en muscles ; tous les muscles du pied s'y trouvent sauf un. Elle a tendance à se contracter ; la membrane de la plante du pied est appelée aponévrose plantaire. Elle est très riche en points de sensibilité nerveuse qu'on appelle la proprioceptivité, c'est-à-dire la faculté de renseigner le cerveau sur la position du corps. Elle est très riche en vaisseaux et notamment en veines; la partie inférieure du pied est appelée la semelle veineuse plantaire et se comporte comme une véritable pompe à l'état normal, en se gorgeant de sang quand le pied est en décharge et en se vidant par la pression d'appui ».
Le cas clinique de Monsieur V.
Monsieur V. m'est adressé par un chirurgien. Cet homme de 45 ans a beaucoup de peine à marcher. Il ne peut plus poser son pied par terre car des douleurs fulgurantes l'assaillent sur la face médiale plantaire. Lors de notre premier rendez-vous, son irritation est palpable. Il a consulté le chirurgien et ce dernier n'envisage pas d'acte chirurgical. « Alors, dit-il, j'espère que vous, vous pourrez apporter du soulagement à mon problème, car je ne peux plus marcher. C'est invivable ! ».
Assise en face lui, je propose à Monsieur V. de m'exposer brièvement son histoire : « Ça fait 5 ans que cela dure » m'explique-t-il. « J'ai perdu mon père puis j'ai connu des difficultés dans l'entreprise où je travaille. On m'a affecté à un poste où je ne voulais pas aller. Je consulte régulièrement un psychiatre. Il m'aide pour que je puisse faire face à ma nouvelle situation professionnelle. J'ai très peur de l'avenir.
Une nuit, à 4 heures du matin, j'ai eu une crampe très douloureuse sous le pied. Le lendemain, je suis allé voir mon médecin généraliste qui m'a fait une piqûre. J'ai été soulagé, mais la douleur est revenue. Elle est insupportable. Je ne peux plus poser mon pied par terre. Je ne suis pas libre de mes mouvements.
J'ai consulté un médecin en rééducation fonctionnelle qui a diagnostiqué une tendinite, prescrit un arrêt de travail et des séances en kinésithérapie. La situation s'est légèrement améliorée, avant que J'ai consulté un autre spécialiste qui a diagnostiqué une crise de goutte. La médecine du travail m'a accordé une réinsertion dans l'entreprise en raison de mon handicap.
D'après une IRM, je souffre d'une myoaponévrosite plantaire. Ce diagnostic a été confirmé par le chirurgien, qui m'a prescrit des anti-inflammatoires. Il m'a proposé de vous rencontrer pour envisager d'observer les zones réflexogènes et de soulager les tensions. Je recherche toutes les solutions pour que cette douleur intolérable disparaisse.»
Le traitement de Monsieur V. selon la méthode Pyé-Ko-Kan 3®
1re séance
M. V. s'allonge sur la table de massage, les jambes installées sur le coussin rehausseur. J'approche tactilement les pieds, le pied droit est intouchable, les terminaisons nerveuses sont algiques. Il est très difficile de localiser précisément la partie douloureuse. Le pied gauche est accessible, mais la douleur résonne dans le pied droit au moindre mouvement.
Le but est de détendre le système aponévrotique, de permettre une meilleure irrigation de la circulation de retour et de préserver la zone algique des chocs. Je propose à M. R. un plan de travail spécifique :
Je commence par soulager la zone occipitale à la base du crâne. Durant l'approche tactile de cette partie du corps, M. R. dit qu'il ressent du soulagement sur le pied droit.
Je poursuis le déroulement de la séance en travaillant sur ses mains, en faisant un passage sur toutes les articulations de ses poignets et de ses doigts. M. R. se confie : « J'ai perdu mon père au moment même où j'arrivais en France. J'ai eu l'impression de perdre toutes mes racines ». Je l'encourage, au moment opportun, d'ouvrir cette réflexion avec son psychiatre puisque le sujet n'avait pas été abordé avec lui.
Puis j'aborde le pied gauche valide sans ménagement particulier ni réaction du patient. Enfin, j'approche tactilement le pied droit qui reste sensible et je décide de ne pas aller plus loin pour une première séance.
2e séance (deux semaines plus tard)
En début de séance Monsieur V. parle de ses douleurs et de son découragement. Il ne partage plus d'activités sportives et de loisirs avec sa femme et ses enfants et éprouve un sentiment d'étouffement. Il compare sa situation professionnelle à une vie animale et précise simultanément que la douleur « le pique à vif ».
Je propose au patient de commencer la séance par une méthode de relaxation active et dictée de trente minutes pour lui apporter détente et appropriation de son schéma corporel. Je lui explique, après le temps de décontraction, qu'il peut s'exprimer sur son ressenti et ses sensations. Je l'invite à tout moment durant l'exercice à m'interrompre ou à bouger. « Installez-vous confortablement dans une position où tous les muscles de votre corps pourront se détendre complètement.. ». Après ce temps de relaxation thérapeutique, dans le feed-back relationnel, Monsieur V. s'exprime librement : je me sens calmé, je n'ai pas senti la douleur durant ce temps de relaxation.
À ce moment-là, je viens travailler ses pieds : le gauche, sans difficulté, puis le droit, progressivement. Intouchable lors de la première séance, celui-ci est maintenant accessible.
J'avance petit à petit, de manière plus approfondie. Je traite tous les points musculaires et je constate que les points VÉSICULE BILIAIRE et FOIE sont révélateurs de tensions, plus particulièrement ceux qui appartiennent à l'élément Métal. Je termine la déclinaison tactile de tous les points et la détente se diffuse chez le patient. M. R. s'exprime : « Vous avez fait un travail par l'image durant la relaxation que j'ai particulièrement aimé. Je ne vous l'ai pas dit, mais je participe régulièrement à des expositions de peinture et de photographie. Je suis également collectionneur et la douleur m'empêche de passer des heures à chiner comme avant ».
3e séance (trois semaines plus tard)
Monsieur V. arrive en consultation avec une démarche équilibrée. Il sent son pied plus relaxé. Il précise que lors de son dernier entretien avec son psychiatre, ce dernier a constaté que son patient prend du recul face aux événements qui le touchaient.
Je commence la séance par une relaxation. Je mets l'accent sur une mise en situation de diminution des tensions. Je conduis Monsieur V. à un état de calme et de détente, comme un acte de prévention pour la santé. Nous travaillons par l'image, puis par la visualisation pour réappropriation de l'organe sensibilisé par la douleur ou ce qu'il en reste, car il y a perte de l'intégrité corporelle et la douleur est psychique.
Après ce temps de « mise en veille », il s'exprime avec étonnement. « J'ai ressenti la détente avec une sensation de douceur sur mes bras, comme une délivrance, alors qu'avant di-il, j'étais dur avec moi, maintenant je vois le corps avec sa peau, avant il était à vif. » M. R. rapporte qu'il a pu visualiser son pied comme restitué dans sa forme initiale. Il a fait cette découverte de la réappropriation de son organe. Il dit : « J'ai eu très peur de perdre ce pied. Je ne me sentais plus le même vis-à-vis des miens.
Puis je fais quelques points de complément sur le pied gauche, puis sur le droit qui est accessible, réceptif et sorti de son carcan douloureux.
4e séance (1 mois et demi plus tard)
Monsieur V. arrive en m'annonçant que c'est la dernière séance. Il m'explique que depuis deux séances, la douleur est dépassée, il prend du plaisir à vivre sa vie, à écouter de la musique et à vivre en famille. Il ne refuse plus de travailler. Il est concentré, sans a priori et s'est découvert de nouvelles facilités mentales.
Pour cette séance j'applique la manupressure, méthode Pyé-Ko Kan-3® dans son intégralité, comme une enveloppe pour la totalité de la personne dans son corps et sa psyché, dans sa liberté d'être. Je travaille sur sa souplesse musculaire, sur ses mémoires héréditaires, événementielles, traumatiques. Cette enveloppe bénéfique vient se substituer à l'aponévrose d'enveloppe plantaire, réceptacle des souffrances enfouies.
Tout heureux, Monsieur V. me dit : « Je vous remercie, je me sens soulagé. Pourrez-vous dire au chirurgien que mon pied va beaucoup mieux et que je le remercie de m'avoir reçu, suivi et orienté dans le soin. Je garde un bon souvenir de ces rencontres, vous êtes une équipe solidaire. »
Je demande à M. V. de consulter le podologue de notre équipe de travail. Une semelle plantaire peut en effet s'avérer nécessaire. Je remercie Monsieur V. de la confiance qu'il m'a témoignée durant les séances. Je rencontre de telles douleurs physiques et morales dans mon cabinet que je suis parfois pensive devant l'ampleur des attentes. Dans ces moments-là, le témoignage d'un patient guéri procure une grande joie et donne beaucoup de stimulation pour poursuivre mon activité dédiée au soulagement de la douleur.